Enki Bilal- La tétralogie du monstre
Enki Bilal, né à Belgrad en 1951, réalisateur de plusieurs film, mais surtout auteur de BD. Je l'ai découvert en 2002 au salon de la BD d'Angoulème dans un prospectus. Un dessin, me frappa, me toucha:
Il me fallut attendre plusieurs mois avant la sortie de l'album, Le sommeil du monstre. Premier album d'une trilogie, qui deviendra tétralogie au final.
Tétralogie du monstre de Enki Bilal:
Première page: " -I remember... J'ai dix-huit jours, et I remember les grosses mouches noires et l'air tiède de l'été qui s'engouffre par les trous béants de l'hôpital. A dix-huit jours, je peux reconnaître le souffle de l'air du souffle des bombes, et un tir de mortier d'un tir de T34. A dix-huit jours, je sais que je suis orphelin et qu'on m'appelle Nike (prononcer Naïk). A ma gauche, dans le même lit, Amir, un jour de moins, dort, et à ma droite, Leyla, la cadette, dix-huit jours à peine, braille. Eux aussi sont orphelins, mais ils ne le savent pas. je suis l'ainé, et je jure sur les étoiles qui brillent au-dessus du plafond envolé de les protéger toujours. Je le jure.
-Vous prétendez vous souvenir ? A dix-huit jours?
-Oui.
-Et vous vous souvenez avoir juré?
-Je le jure.
-On m'a dit que vous avez été trouvé quelques heures après votre naissance, aux côtés d'un combattant mort portant des chaussures de sport d'une marque du siècle dernier: "Nike". Votre prénom viendrait de là.
-On dit ça, oui...
-On dit aussi que Hatzfeld, votre nom, vient d'un journaliste qui vous a découvert et déposé à l'hôpital "kosevo" de Sarajevo... Vous porteriez le nom d'une marque de chaussures et d'un inconnu?
-Ca me va très bien."
Nike Hatzfled a une mémoire phénoménale. Elle va le pousser à rechercher ses compagnons de berceau. Elle va lui ouvrir les portes d'un site confidentiel. Il devient une cible.
Le style Bilal, c'est plus de la peinture. On pourrait presque arracher les pages et les accrocher aux murs. C'est aussi mélanger l'anglais, le français, image de notre langue dans quelques décennies. La vision futuriste.
Note 3/5: Les images sont sublimes, la mise en page, le lettrage impeccable. Mais le scénario est un peu faible, obscur. Et qu'une trilogie ne devient pas tétralogie avec un changement d'éditeur.